Le caprier. Cendrillon dans un bocal.

C’est un arbuste des plus attachants, un petit épineux aux feuilles rondes lisses et charnues, aux longs rameaux souples et retombants qui fleuri les soirs d’été de splendides fleurs blanches, avec une aigrette blanc-rose-violet au parfum délicat.
Aux premiers rayons du soleil, elles se flétrissent rapidement, fin du bal, cette cendrillon c’est la fleur du câprier ! C’est encore une plante originaire du bassin méditerranéen qui a voyagé et s’est installée du Sahara à la Turquie et jusqu’au pied de l’Himalaya. Chez nous on la croise encore pendant les balades en colline, bien installée depuis parfois 100 ans sous la forme d’une souche ligneuse solidement enracinée dans la caillasse des vieux murs en pierres sèches.
Il tient compagnie à l’olivier, témoin résistant lui aussi d’un passé agricole besogneux où chaque espace était exploité jusqu’au bord des terrasses où on plantait le câprier.

L’or vert est capricieux

Dès le Moyen-âge, les câpres comme les épices sont un produit de luxe qui font l’objet d’un commerce fructueux pour alimenter les tables les plus chics, en sauce, accompagnant les poissons, dans la tapenade, la gribiche ou les tartares.
Jusqu’au XXe siècle c’était un must, maintenant le brassage gastronomique et sa cohorte de nouveautés gustatives de tous horizons a légèrement éclipsé l’aura des câpres mais pas celui du câprier qui lui s’en fout, cramponné qu’il est a son rocher depuis et pour longtemps. Il n’a que faire des fluctuations de la cote de ses boutons floraux en bocaux dans les grandes cuisines, il continue à résister.
Ses boutons floraux dodus doivent être cueillis quotidiennement bien avant que la fleur ne s’épanouisse. On les classe selon la taille, la ‘nonpareil’ fait moins de 7 millimètres, la ‘surfine’ moins de 8 mm. Et la ‘capucine’ moins de 9 mm. etc….
Un chouette travail de précision que d’aller chercher à la main ces petits trucs verts au milieu d’un buisson aux épines recourbées.
Dans nos jardins, on peut donc tenter de les installer en bord de mur ensoleillé bien drainant, il faut souvent faire plusieurs essais avec un coup de main sous forme d’un peu de terreau et des quelques arrosages le premier été. On prend soin de le butter en hiver et de le découvrir en avril en taillant court, les nouveaux rameaux apparaitront bientôt pour produire les boutons et les fleurs attendues. Quand ce costaud mais capricieux est en place, on n’oublie pas d’aller lui rendre une visite nocturne pour profiter des fleurs que vous lui aurez laissé. En plus ‘yen a’ à super U des câpres ! Et puisque je n’ai pas évoqué les nombreux usages en médecine, un petit dicton pour vous encourager à tenter la plantation d’un câprier :
« quand la câpre n’agit plus, l’homme doit renoncer à Vénus » à bon entendeur salut !

Bonnes plantations
Olivier et Cécile
Pépinières de La Libre
Besse sur issole

2 Commentaires

  1. J’ai appris avant hier ce système ( graines dans une figue mûre) moi qui n’arrive pas à en faire pousser. Je vais passer si vous avez des plants! Merci 😊

    1. Bonjour Monique,
      Nous vous recevons avec plaisir.
      A la Libre, nous multiplions les câpriers par semis, graines fraiches récoltées en été, ou boutures (au printemps ou en hiver), les plus gaillards sont ensuite élevés 2 ans en pots anti-chignon, avant de tenter leur chance dans votre jardin.

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