Conseils de plantation en Provence
Comment bien bien rater sa plantation de vivaces et d’arbustes en Provence en 5 étapes !
Conseil N°1 :
Bien planter n’importe quoi, n’importe où.
N’importe quoi : Il est avant tout important de ne surtout pas tenter de choisir une plante vivace trop adaptée au sol et au climat provençal rigoureux et contrasté. Les plantes iconiques mais frileuses de la côte d’azur, bougainvilliers, oiseaux de paradis et bananiers sont un bon départ pour une destination échec. Les plantes emblématiques des terres fraiches et acides, rhododendrons, camélias, hortensias, hosta et autres lupins, qui cumulent intolérance au calcaire, au manque d’eau et au soleil méridional, seront un choix certes onéreux mais qui garantira aussi le flop !
N’importe où : ne pas tenir compte de l’exposition. Le plein soleil et le plein ombre doivent rester, tout comme les indications de résistance à la sécheresse ou au gel, des concepts flous et lointains. Suivez votre instinct !
Pour mettre toutes les chances de votre côté, choisissez de préférence des plantes que vous ne voyez jamais dans les beaux jardins autour de chez vous et que vous achèterez de préférence en pleine floraison, bien forcées. C’est mieux pour rater !
Pour se souvenir
on plante où on veut et quand on veut, on est des fous !
Conseil N°2 : Bien planter n’importe quand.
Début juin à fin aout, c’est précis, je sais, mais cela semble être le créneau idéal d’une plantation bien ratée en Provence. Il fait beau, il fait super chaud, la terre est bien dure et craquelée, le risque de pluie inexistant, tout est prêt pour un choc thermique fatal. Janvier /février est une autre bonne période de rattrapage pour installer quelques plantes sans succès. Un bon matin de janvier avec une gros mistral glacial, choc thermique inversé garanti, une autre solution !
Pour se souvenir
on plante quand on a chaud en maillot de bain et quand on a froid en doudoune devant le poêle à fond, et le tour est joué.
PS : pensez aussi aux périodes provençales de pluies discontinues et diluviennes, rares mais possibles, pour vite tenter la plantation en terre noyée, lourde et asphyxiante, un must de la plantation ratée.
Conseil N°3 : Planter trop serré c’est mieux.
Encore une histoire d’instinct ! composez votre massif sans prendre en compte les enquiquinantes dimensions à taille adulte et densités préconisées par votre pépiniériste, l’étiquette ou le site consulté. Assemblez, associez, créez, ne pensez qu’à l’effet immédiat, l’effet ‘kilébocepetijardin’. Il en découlera une lutte à mort pour l’espace entre vos nouvelles plantations. Si votre bel effort est doublé d’un abandon total du désherbage, les premières années, la concurrence de mauvaises herbes locales charmantes et expansives vous assurera un échec certain par étapes et par étouffement.
Pour se souvenir
On plante super serré, en comptant sur un effet immédiat et on laisse faire la nature : fastoche !
Conseil N°4 : Bien se planter sans se fatiguer.
La préparation du sol ratée tient en quelques mots, un petit pot égal un petit trou, le minimum de place pour les nouvelles racines, confrontées directement à un milieu difficile, dur, sec et concurrentiel. Que du bon ! Ne tassez surtout pas autour de la plante pour favoriser les poches d’air autour de la motte. Laisser dépasser la motte ou bien trop l’enterrer font partie des astuces faciles à mettre en œuvre sans trop se fatiguer.
Sachez que certains jardiniers, provençaux notamment, créent pour chaque plante une cuvette d’arrosage de large dimension. Un travail épuisant, qui prend un temps fou et demande à être refait régulièrement. Attention, cette technique réduit considérablement le taux d’échec recherché en rendant l’arrosage efficace et précis et en permettant un désherbage soigneux, méfiez-vous !
Pour se souvenir
le plus, le moins, décompactage du sol inexistant, désherbage et nettoyage incomplet, plantation en espace restreint sans cuvette d’arrosage, nous y sommes presque.
Conseil N°5 : Planter sans arrosage, facile et radical.
Attention : arroser avec méthode peut ruiner toutes vos chances de rater votre plantation. Nous rappelons donc quelques règles supplémentaires.
Plantez une motte bien sèche, ne la faites pas tremper, c’est déjà un arrosage d’économisé. Pas de cuvette (conseil n°4) avec un arrosage abondant à la plantation vous garantira qu’il soit sans effet. Est-ce bien utile d’ailleurs d’arroser s’il va pleuvoir demain ou si la terre est mouillée et après tout, elle va quand même trouver de l’eau en profondeur votre plante, non ?!!!
Si malgré ces quelques judicieux conseils d’arrosage, vous avez encore des plantes vivantes après six mois, ne désespérez pas, l’application préalable des conseils n°1 (plantez n’importe où) et n°3 (plantez trop serré) auront vite fait de transformer votre succès initial en échec définitif. Et si ce n’est pas le cas, alors il y a de fortes chances que ces quelques plantes encore vivantes et récalcitrantes soient issues de la Pépinière de la Libre et de sa fameuse sélection de plantes résistantes aux Froid, Sec, Cagnard et même aux clients.
Bonnes plantations quand même.
Cécile et Olivier
Pépinière de La Libre à Besse sur Issole
Génial! Je vais suivre vis instructions à la lettre!!! Excellent article! Bravo 👏🏻👏🏻… j’ai bien rigolé 😂
Merci Arlette !
On s’est bien marré aussi !
Bonjour, j adore votre humour, il y a tellement de vérité !! Merci pour vos rappels précieux 👍👍👍
Très bon sens de l’humour décalé…
J’ai eu une hésitation en commençant à lire l’article 😉