Chez le Maître d’Orvès…….. un jardin remarquable

C’est au pied du Coudon (Alt.700 m.) que le peintre Pierre Deval (1897-1993) et son épouse Henriette décident d’acquérir en 1925 un domaine agricole surplombant le village pittoresque de la Valette du Var. C’est encore un espace fertile aux portes de Toulon, maraichage intensif et horticulture de pointe profitent des systèmes d’irrigation sophistiqués mis en place pour capter, stocker et acheminer les eaux que le Mont Coudon récolte et déverse sur ses contreforts.

Le Domaine d’Orvès, du nom d’un ancien propriétaire (commissaire général pour la santé à Toulon pendant la grande épidémie de peste de 1721, chacun son coronavirus !), devient lieu de vie, de travail et d’art. L’atelier du peintre, le splendide jardin clos et la bastide accueillent déjà dès 1925 tous les artistes de passage attirés par le soleil, la lumière du sud, le calme du lieu et le rosé.

Les « goulottes » d’irrigation permettent à l’eau de diffuser sur son passage, sa fraicheur autour de la bastide et dans les jardins cernés de haut murs et habités par de nombreuses plantes peu communes. Pour accéder à la bastide, on emprunte une belle allée dans une oliveraie et un espace maraicher, rappel de la vocation agricole du lieu. Il faut ensuite savourer la montée des escaliers moussus / tordus sous la nef de lauriers rose géants, de part et d’autre, des jardinets naturels que traversent des canaux d’irrigation comme un mini Alhambra abandonné, nous aimons beaucoup.

Comme disent les agents immobiliers et promoteurs, qui doivent lorgner sur le domaine maintenant protégé par un classement à l’inventaire des monuments historiques (1993), un label jardin remarquable (2006) :
Bastide 17eme dans son jus, beaucoup de charme,
Terrain arboré, petits travaux à prévoir,
Gros potentiel pour investisseurs.

La bastide, on peut la visiter, les terrasses, la salle à manger ornée, la cuisine inchangée, les salons et l’atelier du maître. Le lien avec les jardins se fait par des portes, portillons, petites arches et passages dans les murs de pierres qui rythment l’espace. Le domaine s’étend sur 8 hectares, en zone naturelle protégée, en lien direct avec la pinède, de subtiles transitions paysagères guident les quelques visiteurs qui s’aventurent parfois dans les anciennes restanques pour y découvrir la vue plongeante sur la ville et les vestiges du système savant de captation des eaux, un gros boulot d’hydraulique et de bon sens.

Le jardin est animé, maintenu et géré par une équipe de bénévoles actifs et sympathiques. Nous participons avec plaisir à la journée des plantes qu’ils organisent chaque année en mars, le bon week-end pour se remettre au jardin. C’est à coté, allez-y, un jardin de proximité inspirant et relaxant, et puis tant que vous y êtes poussez jusqu’au jardin de Baudouvin le deuxième ‘jardin remarquable’ de La Valette.

Bonne visite,
Olivier et Cécile
Pépinière de La Libre – mars 2021.


Domaine d’Orvès : https://domainedorves.fr

3 Commentaires

  1. Charmant jardin, on a envie d’y aller flâner, mais j’avoue que l’article nous donnent déjà un avant goût attrayant.
    Merci Cécile, merci Olivier.

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